Article publié le 04/04/2023, dans Gomet’, Accéder à l’article original. Voici quelques extrait de l’article :
Le campus Provence Ventoux, près de Carpentras est un vaste domaine de 38 hectares qui abrite à la fois un lycée agricole, un centre de formation d’apprentis et une exploitation agricole pilote. Les apprenants bénéficient d’un enseignement en agroalimentaire, horticulture, environnement, cheval, paysage. Le domaine Louis Giraud entouré du Ventoux et des Dentelles de Montmirail, cerné par de grands crus, est planté de raisins pour l’appellation AOP Ventoux, de pommiers, de cerisiers, d’abricotiers etc.
C’est une plantation d’horticulture exceptionnelle qui va bénéficier pour la première fois dans notre région d’un équipement agrivoltaïque de haute technologie. Un hectare et demi est consacré à l’installation de persiennes agrivoltaïques couvrant le tiers de la surface, avec une hauteur sous les panneaux de cinq mètres qui vont voir pousser plus de 1500 cerisiers plantés ce printemps. La première récolte significative est donc pour dans trois ans.
Le projet est né de la volonté de la filière arboricole du Vaucluse de tester en grandeur nature les dispositifs agrivoltaïques, et d’en mesurer scientifiquement les effets. Les panneaux solaires son bi-faciaux et s’orientent donc en fonction de la luminosité ; à la fois celle du soleil, et celle qui est réfléchie pour un gain de rentabilité. Les lignées sont espacées de quatre mètres pour faciliter le passage des engins agricoles, et la hauteur de cinq mètres permettra d’équiper cette exploitation horticole contre la grêle ou contre la mouche de la cerise avec des bâches tendues entre les piliers.
Selon la première expérience de Sun’Agri, l’économie d’irrigation devrait être de 30 % avec en plus une diminution des pertes liées aux brûlures, au gel ou à la grêle. La parcelle en pleine activité devrait produire 15 tonnes de cerises qui seront d’abord certifiées haute valeur environnementale (HVE), puis intégreront l’IGP la Cerise des Coteaux du Ventoux.
La production électrique est gérée par une société spécifique la société Volterres, qui est gestionnaire du contrat de fourniture d’électricité avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et qui donc va fournir une trentaine de lycées en énergie décarbonée, verte et locale.
Le président de la chambre de l’agriculture, André Bernard, a rappelé que «notre pays est dépendant à 50 % pour sa consommation de fruits et légumes et qu’il était donc indispensable de soutenir l’agrivoltaïque qui fait partie des solutions. Notre but, dit-il, est de créer des références qui vont permettre d’installer de jeunes agriculteurs dans des filières organisées ».
Cécile Magherini, directrice de Sun Agri souligne en plantant elle aussi son cerisier, qu’il est primordial « d’offrir des solutions et de l’espoir à tous les jeunes passionnés qui se lance dans le métier agricole, pour que la filière autoconstruise son avenir ».
La clé du succès est de trouver un modèle qui soit gagnant pour l’exploitant énergétique, ici Volterres, pour l’exploitant agricole en améliorant sa production, pour le propriétaire foncier, en valorisant son bien et pour l’installateur en rémunérant son projet. Un juste et sensible équilibre qui s’invente par l’expérimentation.