France : Sun’R vise 100 GWh/an d’hydroélectricité d’ici à 2030 qui alimentera à terme les clients de Volterres

13 mars 2024
Actualités, Revues de presse

Article publié en  mars 2024 dans la lettre mensuelle des acheteurs européens d’électricité et de gaz Europ’Energies.

France : Sun’R vise 100 GWh/an d’hydroélectricité d’ici à 2030…

En France, Sun’R, un producteur ENR, se renforce dans la production hydroélectrique en complément de son portefeuille d’actifs éolien et solaire.

Il a ainsi annoncé, le 7 février, l’acquisition de deux nouvelles centrales en Occitanie : l’installation de moyenne chute de Nonglangues (1,2 MW), dans l’Aveyron, et celle de haute chute de Laranal, dans les Pyrénées-Orientales. En avril 2023, il avait acquis la centrale de Grépiac, également en Occitanie. Cette activité est notamment héritée d’Eiffage, qui a fait de Sun’R la plate-forme de développement de ses activités ENR en 2022, précise Thierry Theodore, qui chapeaute l’activité hydroélectrique de Sun’R, à
l’occasion d’un échange avec EUROP’ENERGIES.

Le portefeuille de quatorze installations, constitué à compter de 2019-2020 par Eiffage, est essentiellement composé de centrales de basse chute situées dans le sud-ouest. L’évolution des conditions hydrologiques sur fond de changement climatique touche particulièrement ce type d’installations et cette région. En conséquence, Sun’R veut diversifier son portefeuille en termes à la fois de géographie (vers le Massif central et l’arc alpin) et de typologie. Outre l’acquisition de centrales de moyenne et de haute chute dans ces zones, Sun’R envisage de développer de nouvelles centrales avec stockage (step). « Nous sommes en train de créer une équipe dédiée. Nous visons des projets de 20 à 50 MW », précise Thierry Theodore.

Un marché de l’hydroélectricité atone

Actuellement, le marché de l’hydroélectricité est « plutôt atone ». « Si la complexité du renouvellement des autorisations conduit ces petites sociétés souvent familiales à vouloir céder leurs installations, en face, les taux d’emprunt sont élevés », explique-t-il. Dans cette configuration, l’adossement de Sun’R au groupe Eiffage est un atout. Autre élément qui ne favorise pas ce secteur : les discussions sur le renouvellement des concessions, d’une part, et sur le mécanisme de soutien des nouvelles installations, d’autre part, sont encore en cours. En outre, concernant les nouveaux actifs, le temps de développement de tels projets est long (entre sept et huit ans) : peu d’acteurs sont prêts à s’engager sur de telles durées. Toutefois, Sun’R remarque « l’arrivée de nouveaux opérateurs », fonds d’investissement ou producteurs ENR qui souhaitent également rééquilibrer leur mix électrique.

… qui alimentera à terme les clients de Volterres

Une part significative des 48 GWh/an de production hydroélectrique de Sun’R alimente les clients du fournisseur Volterres, une filiale du groupe.

Volterres, qui dispose d’une autorisation pour se substituer à EDF obligation d’achat, s’est en effet positionné comme acheteur d’une part significative de la production des centrales hydroélectriques de Sun’R (soit environ 48 GWh/an au total), explique Alexis Bouanani, directeur de Volterres, à EUROP’ENERGIES. Ce positionnement permet d’une part au fournisseur de lisser son approvisionnement ENR, « la production hydroélectrique étant plus régulière et plus prévisible que le solaire et l’éolien »,
rappelle le directeur de Volterres. Ainsi, le fournisseur « améliore le taux de couverture en temps réel de [ses] clients ». D’autre part, ces acquisitions renforcent l’axe local et territorial de la stratégie marketing du groupe. « Nos dernières acquisitions se situent sur le Tarn, en Occitanie. La production va nous permettre de couvrir une partie des besoins de la base de loisirs Cap Découverte dans le département, ainsi que le syndicat départemental à compter de 2025 », se réjouit Alexis Bouanani.

À terme, des installations vont progressivement sortir du cadre de l’obligations d’achat (OA). « Cela va ouvrir un nouveau champ de vente sur les marchés », rappelle le directeur de Volterres. Dans ce contexte, il estime que « l’intégration amont-aval du groupe est un atout » et que de nouvelles possibilités de commercialisation vont s’ouvrir, notamment des possibilités de signature de contrats d’achat direct (CADE ou CPPA).

 

Merci Europ’Energie pour l’autorisation de reproduction. Accéder à l’article original